Vivaro-alpin
Vivaro-alpin vivaro-aupenc | |
Pays | France, Italie |
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Région | Auvergne-Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte d'Azur, Piémont, Calabre |
Classification par famille | |
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État de conservation | |
![]() Langue en danger (DE) au sens de l’Atlas des langues en danger dans le monde
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Échantillon | |
Article premier de la Déclaration des droits de l'homme (voir le texte en français)
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Le vivaro-alpin, rhodano-alpin[1], ou encore nommé provençal-alpin, alpin ou gavot au XIXe siècle est un dialecte de l'occitan[2],[3] parlé du Velay et du Forez jusqu'aux vallées occitanes d'Italie tout en passant dans le Dauphiné et la Provence puis dans les Alpes méridionales de part et d'autre de la frontière franco-italienne ainsi qu'en Calabre.
Les parlers des Vallées vaudoises du Piémont et des colonies vaudoises du Wurtemberg (notamment Großvillars (oc), Welschneureut (oc) et Pinache (de)), aujourd'hui éteints, en faisaient également partie[4].
Nom et classification
![](https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/9/95/Dialectes_de_l%27occitan_selon_Frederic_Mistral.jpg/220px-Dialectes_de_l%27occitan_selon_Frederic_Mistral.jpg)
![](https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/b/bd/Dialectes_de_l%27occitan_selon_Jules_Ronjat.jpg/220px-Dialectes_de_l%27occitan_selon_Jules_Ronjat.jpg)
![](https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/c/ca/Dialectes_de_l%27occitan_selon_Pierre_Bec.jpg/220px-Dialectes_de_l%27occitan_selon_Pierre_Bec.jpg)
Le vivaro-alpin est considéré comme un dialecte différent du provençal, sous l'appellation provençal alpin, que Pierre Bec renomme en 1970 alpin, tandis qu'un autre occitaniste, Jean-Claude Bouvier, plaide en 1979 pour un rattachement au provençal de ce dialecte[5]. Il s'agit d'un parler occitan à part entière, aux côtés de l’auvergnat, du limousin, du provençal, du languedocien et du gascon[6]. Son extension dans le sud du territoire du Dauphiné lui a aussi valu l'appellation de dauphinois. L’Atlas des langues en danger dans le monde de Christopher Moseley [7] le classe « en danger ».
Sous-dialectes
- Le vivaro-alpin oriental (alpin) est parlé dans une majeure partie de l'Ardèche et les Alpes du Sud en France et en Italie et Guardia Piemontese (Calabre). En Italie il est connu communément comme le cisalpin ou alpin oriental ou le gardiol en Calabre. Les parlers vivaro-alpins des Alpes-Maritimes, des Alpes-de-Haute-Provence et des Hautes-Alpes sont traditionnellement appelés « gavot ».
- Le vivaro-dauphinois ou vivaro-alpin occidental est parlé dans une partie du Velay, de la Loire (autour de Saint-Bonnet-le-Château), quelques communes à l'extrême sud-est du Puy-de-Dôme (Arlanc), le Nord du Vivarais et le Dauphiné méridional. Il est connu comme le vivarovalaisien à l’ouest du Rhône. Dans la Drôme et l’Isère il est connu comme le dauphinois.
Caractérisation
Le vivaro-alpin partage avec les autres variétés du nord-occitan (limousin, auvergnat) la palatalisation des consonnes k et g devant a notamment : chantar (« chanter »), jauta (« joue »)[6]. L'occitan méridional a respectivement : cantar, gauta. Cette palatalisation dans la toponymie permet de mesurer le recul de l'usage du vivaro-alpin par rapport au provençal, par exemple à Orange (Aurenga > Aurenja).
Toutefois, en raison de sa position géographique, il présente de nombreux traits communs avec le francoprovençal[6].
Sa caractéristique principale est la chute des dentales intervocaliques latines simples : chantaa ou chantaia pour chantada (« chantée »), monea pour moneda (« monnaie »), bastia ou bastiá pour bastida (« bâtie »), maür pour madur (« mûr »). En particulier, le t final des participes passés masculins y est amuï : chantà (noté chantat en graphie classique) pour chantat (« chanté »).
La désinence verbale de première personne y est -o (comme en francoprovençal et en piémontais, la variété la plus proche de l'italien septentrional): parlo pour parli ou parle (« je parle »), parlavo pour parlavi ou parlave (« je parlais »), parlèro pour parlèri ou parlère (« j'ai parlé, je parlai »).
Un trait fréquent est le rhotacisme de l (passage de l à r) : barma pour balma ou bauma (« grotte »), escòra pour escòla (« école »), saraa ou saraia pour salada (« salade »). Dans le val de Suse (Oulx, Bardonnèche...), le r rhotarique, roulé, se différencie du r "normal", qui lui est guttural [ʁ] (à la française). La norme de l'école du Pô adaptée à ces parlers respecte cette distinction par l'utilisation de la lettre ŗ ou ř pour le r guttural[8].
Dans les parlers des Alpes et du Nord-Est de la Haute-Loire, le vivaro-alpin a maintenu la prononciation de r final des infinitifs (fait exceptionnel en occitan moderne).
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