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Sport féminin

Le sport féminin couvre l'ensemble des pratiques sportives féminines, professionnelles, amateurs ou de loisirs. Présent dans certaines civilisations antiques comme en témoignent des vestiges archéologiques, il semble connaître une éclipse relative au cours du Moyen Âge et surtout des Temps Modernes. Il réapparaît timidement sous la forme de gymnastique au cours du XIXe siècle mais les formes sportives proprement dites ont beaucoup de difficulté à s'imposer et il faut attendre les Jeux olympiques de 1928 pour que le sport féminin fasse son apparition dans le programme olympique. Certaines disciplines sportives, notamment en compétition, connaissent une différenciation plus ou moins marquée entre femmes et hommes tandis que d'autres sports sont mixtes (équitation, double mixte au tennis ou au badminton, voile, korfbal) ou s'ouvrent progressivement à la mixité (relais mixte en biathlon aux Jeux olympiques). Au XXIe siècle, de très grandes disparités subsistent encore souvent dans le traitement des professionnalismes sportifs masculin et féminin.

Démographie

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Disciplines pratiquées

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De façon générale, plus un sport est codifié et institutionnalisé, moins il comprend de femmes pratiquantes[1].

Les sports restent souvent très sexués. En France, la Fédération française d'équitation compte 81,3% de femmes, pour 3,2% à la Fédération française de football et 4,7% à la Fédération française de rugby. Les sports où les femmes sont les plus représentées sont l'équitation, la danse, la gymnastique, le tennis, la natation et la randonnée[2]. Ces sports ne se retrouvent pas forcément à haut niveau : l'équitation ne compte que 25% de femmes au haut niveau en France[3]. Au contraire, aux États-Unis, le football est le sport le plus pratiqué en club par les femmes : la division des disciplines par sexe n'est donc pas la même d'un pays à un autre[4].

Rôles attribués

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Les femmes arbitres, dirigeantes et entraîneuses sont très peu nombreuses[1].

Les sportives sont beaucoup moins enclines que les hommes à prendre une licence dans une fédération et à faire de la compétition[5]. Certains formats rencontrent néanmoins du succès, en particulier les courses à pied en non-mixité comme La Parisienne[5]. En 2012, en France, trois fédérations sur 58 comptent plus de 50% de femmes sportives de haut niveau, et une vingtaine en comptent entre 40 et 50%[6].

Dans les sports olympiques, le Comité International Olympique impose en 2000 que toutes les fédérations internationales et tous les comités nationaux olympiques comptent au moins 10% de femmes dans leurs structures décisionnelles[7].

En 2012, toutes disciplines confondues, 88% des entraîneurs nationaux en France sont des hommes[8], un chiffre moins élevé dans les pays nordiques et anglo-saxons[9]. Les sportives arrivées en fin de carrière se réorientent rarement vers des postes d'encadrement, le projet étant très contraignant pour une vie de famille[10]. S'il arrive qu'elles entraînent des groupes mixtes, il est très rare qu'une femme entraîne une équipe masculine[11].

Les femmes sont également rares dans les métiers de l'arbitrage. Tous sports et niveaux confondus, elles sont 20% en France, et 16% à très haut niveau, sans corrélation précise avec la féminisation du sport pratiqué[12]. Les raisons peuvent être variées : à la FIFA, les tests physiques sont les mêmes pour les hommes et les femmes y compris en sprint. Il leur manque souvent des entraîneurs et des vestiaires séparés. Leurs décisions sont aussi plus souvent contestées[13].

Caractéristiques démographiques

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La pratique sportive dépend du milieu économique et culturel. En France, sous un revenu familial mensuel de 1830 euros, 45% des filles partiquent un sport pour trois quarts des garçons. 32% des filles en zone d'éducation prioritaire pratiquent un sport en club, pour 80% dans les classes moyennes et supérieures. En France, cela s'explique à la fois par des facteurs culturels et par une politique volontariste d'intégration par le sport visant les jeunes hommes dans les banlieues dans les années 1990[14]. En 2000, chez les adultes, 95% des femmes cadres font du sport, contre 67% des ouvrières et 56% des agricultrices[6].

Le décrochage est souvent brutal à l'adolescence ou juste après, surtout dans les milieux populaires. Il est beaucoup plus courant que chez les garçons. La pression parentale peut être forte, surtout dans des sports où les débouchés professionnels pour les sportives de haut niveau sont limités. Dans ces cas, les jeunes femmes sont encouragées à arrêter leur pratique compétitive pour s'assurer un diplôme et un emploi stable plutôt que de prendre le risque de la carrière sportive ; elles ont aussi des impératifs financiers une fois sorties du foyer familial[3].

Personnes trans dans le sport

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L'inclusion des personnes trans dans le sport est traitée différemment selon le sport concerné et la fédération internationale dont il relève[15]. Les tests de féminité apparaissent dans les années 1970 en réponse au dopage systématique à la testostérone ou aux stéroïdes anabolisants dans les pays de l'Est[16] et sont abolis aux Jeux olympiques d'été de 2000, considérés comme trop chers, peu fiables et néfastes pour les sportives[17].

Mosaïque de la Villa romaine du Casale.

En Grèce, une stricte séparation des sexes est de mise dans la société, et le sport n'échappe pas à cette règle. Les femmes peuvent ainsi pratiquer librement, mais n'ont pas accès aux compétitions masculines, pas même en tribunes. Les Jeux Héréens constituent le rassemblement sportif féminin le plus important. Une course à pied d'environ 160 mètres est la seule épreuve de ce rendez-vous sportif qui se tient au mois de septembre tous les quatre ans. Les gagnantes, classées selon des catégories d'âge, reçoivent une couronne d'olivier et une portion de la vache sacrifiée à Héra. Ces épreuves ont une importance certaine. Sappho nous indique ainsi avec fierté qu'elle fut la monitrice d'une grande championne de course à pied[18].

Seule exception à l'interdit grec concernant les Jeux masculins, la course de chars. Dans cette épreuve, c'est le propriétaire du ou des chevaux qui reçoit le titre olympique et non le cocher. C'est toujours le cas aujourd'hui dans les courses hippiques. Ainsi, il était possible à une femme propriétaire de chevaux d'aligner un attelage aux Jeux masculins et de remporter un titre. C'est notamment le cas de Bilistiche de Macédoine qui est couronnée en 268 avant notre ère dans l'épreuve des biges (chars à deux chevaux) ou de la fille d'Agésilas II (396 avant notre ère et 392 avant notre ère).

À Rome, la présence des femmes en tribunes ne pose aucun problème. Elles peinent toutefois à entrer en lice dans les épreuves sportives masculines. Pas de femmes auriges (conducteur de chars), notamment. En revanche, on notera l'existence de rares cas de femmes gladiatrices, mais il est vrai que la gladiature n'est pas considérée comme un sport par les Romains mais comme un spectacle. La pratique sportive des romaines est toutefois attestée par des textes et des mosaïques, les jeunes filles au bikini de la villa romaine du Casale près de la Piazza Armerina (Sicile, Italie) au premier chef. Il s'agit essentiellement de sports loisirs et non de compétition.

Du Moyen Âge au XVIIIe siècle en Occident

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Peinture médiévale montrant plusieurs femmes armées et montées sur des chevaux de guerre.
Femmes armées sur des chevaux de guerre.

La pratique sportive féminine reste limitée au Moyen Âge en Occident. Outre l'équitation, on trouve toutefois quelques rares traces de sportives en jeu de paume comme Margot la Hennuyère (née vers 1427) ou Anne de Beaujeu, future régente de France sous le nom d'Anne de France (1461-1522)[19]. Le concept même de loisirs (de sport) est difficilement compatible avec la place de la femme dans la société médiévale[20].

Des études montrent que certaines femmes semblent s'entraîner et combattre dans les tournois médiévaux mais les représentations de Frauentournier (tournoi de femmes) mettant en scène des chevaliers déguisés en femmes[21] peuvent induire en erreur.

XIXe siècle

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Début d'une pratique bourgeoise

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« Sports en extérieur pour les femmes », 1906 : tennis et golf.

Les bourgeoises et aristocrates commencent à pratiquer le tennis, le golf, l'équitation, la chasse et l'escrime[22]. Ces pratiques sont plutôt mixtes (tennis, équitation) dans la noblesse et non-mixtes (natation, gymnastique) dans la bourgeoisie intellectuelle et d'affaires[23]. Le développement du sport compétitif est cependant plus laborieux : les femmes n'ont pas le droit d'intégrer l'Union des sociétés françaises de sports athlétiques (USFSA) créée en 1887[24].

Randonnée en montagne, autour de 1910.

Dans l'alpinisme, les femmes rompent avec le modèle de l'« excursionnisme féminin » qui laissait les prouesses physiques aux hommes pratiquant un « excursionnisme cultivé » et aux bourgeois éclairés et aristocrates l'« alpinisme sans prétention » à but uniquement touristique[25]. La randonnée pouvant être pratiquée loin du regard des hommes, le Club alpin français compte 10% d'adhérentes dans les années 1880[26].

Essor de la gymnastique

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La publication à Londres en 1820 du premier traité de gymnastique féminine marque le coup d'envoi d'un siècle qui est celui de nombreuses premières en matière de sport féminin[25]. La gymnastique, qui s'inscrit dans une vision hygiéniste, est encouragée parce qu'elle n'est à l'époque pas considérée comme un sport mais comme une pratique de santé[27].

En France, comme pour les hommes, les établissements d’éducation féminine font une place de plus en plus large aux exercices physiques au cours de la Restauration et du second Empire : le succès de l’ouvrage de Clias Callisthénie pour les jeunes filles en témoigne[28]. Et la Troisième République encourage le développement de la gymnastique chez les jeunes filles afin de donner aux hommes républicains des compagnes républicaines[29].

Hockey sur glace

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Basket-ball

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L'équipe de basket du Smith College (États-Unis) en 1902.

Aux États-Unis, sous l'impulsion des entraîneuses d'éducation physique Clara Gregory Baer et Senda Berenson Abbott, le basket-ball est adapté à la pratique féminine[30]. En 1892, peu après l'invention du sport par James Naismith, les premiers matchs entre femmes sont disputés avec des règles modifiées : il est interdit d'arracher le ballon à l'adversaire ou de dribbler au sol plus de trois fois, afin de ne pas « développer une tendance à la nervosité et perdre la grâce, la dignité et l'estime de soi »[30]. En 1895, Clara Gregory Baer publie le premier recueil des règles du basket-ball féminin, alors appelé basquette. Les règles de Berenson sont publiées pour la première fois en 1899, et celle-ci réalise la première édition du Women's Basketball Guide d'Albert Spalding en 1901[31]. La pratique féminine est alors très mal considérée : devant le développement du sport dans les lycées, de nombreuses études tentent de prouver les effets du basket-ball sur la moralité des jeunes filles et prônent son interdiction[30]. Les joueuses portent le corset ainsi que de longues robes, qui les font fréquemment trébucher[30]. Le tir devait être effectué à une seule main : tirer à deux mains était jugé disgracieux car il mettait la poitrine en avant[30].

Critique du sport féminin entre le XIXe et le XXe siècles

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L'essor d'une pratique sportive féminine donne lieu à de très virulentes réactions de certains conservateurs : « la confusion des sexes est la Grande Peur de l'homme de l'an 1880 »[32]. Ce mouvement d'hostilité au sport féminin né au cours du XIXe siècle se poursuit au début du siècle suivant[28].

Activité physique et fragilité

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Aux Jeux olympiques d'été de 1928, une concurrente chute à l'arrivée du 800 mètres, ce qui cause la suppression de l'épreuve considérée comme trop difficile pour l'organisme féminin jusqu'aux Jeux olympiques d'été de 1960[33]. En France, Georges Racine écrit en 1923 que le geste de donner un coup de pied dans un ballon peut nuire aux organes des femmes ou à leur foetus si elles sont enceintes ; d'autres pensent que la pratique pourrait les rendre stériles[34].

Indécence et choix de la discipline

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Le principal sport critiqué est le cyclisme, vu comme un attribut masculin et accusé de tous les maux, dont celui d'être dangereux pour la maternité, objectif premier de la femme pour de nombreux médecins de l'époque[35].

Des injonctions normatives leur sont imposées, notamment au niveau de leur tenue morale et de leur costume. Ainsi, le port du pantalon par une femme est permis en gymnastique mais la jupe reste obligatoire pour les sports féminins qui se pratiquent dans un lieu public (vélo, sport équestre)[36].

Perte de féminité et fragilité

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La gymnastique, qui s'inscrit dans une vision hygiéniste, est cependant tolérée voire encouragée, au moins en partie parce qu'elle n'est à l'époque pas considérée comme un sport mais comme une pratique de santé[27]. Les anthropologues, médecins ou philosophes reconnaissent que les femmes peuvent être admises dans une activité sportive que lorsque celle-ci met en évidence leur grâce afin de pouvoir plaire à leur futur mari ou favorise leur fécondité[23].

Pierre de Coubertin est peu enclin à accueillir les femmes aux Jeux olympiques : « Aux Jeux olympiques, leur rôle devrait être surtout, comme aux anciens tournois, de couronner les vainqueurs » car « une olympiade femelle est impensable, elle serait impraticable ... »[37]. Cette position s'appuie alors sur les réserves de la Faculté quant aux effets de l'effort violent sur la physiologie féminine : « ... peu importe la force de la sportive, son organisme n'est pas fait pour supporter certains chocs ». En 1922 l'éminent docteur Boigey rappelle encore que : « La femme n'est pas faite pour lutter mais pour procréer »[38].

Démocratisation de la pratique sportive féminine au XXe siècle

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Début du siècle, clubs et premiers Jeux olympiques

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L'aéronautique devient une activité prisée de certaines femmes. Le premier aéroclub féminin, la Stella, est fondé par Marie Surcouf en 1909, trois ans après qu'elle a organisé le premier vol avec un équipage entièrement féminin[26].

La joueuse de tennis anglaise Charlotte Cooper, première médaille d'or féminine aux Jeux olympiques de 1900.

Ce sont les Jeux olympiques de 1900 tenus à Paris qui voient l'entrée en lice d'une vingtaine de femmes, malgré les efforts de Pierre de Coubertin dans le sens contraire[39]. Des épreuves féminines de golf et de tennis sont organisées et quelques femmes participent à des épreuves mixtes en voile, en croquet et en équitation[39][40],[41]. Charlotte Cooper y obtient la première médaille d'or féminine en tennis[39].

La championne de natation Annette Kellerman dans les années 1900, avec un maillot de bain de sa conception.

Des femmes pratiquent la natation, dont Annette Kellerman, qui est également à l'origine du maillot de bain une pièce moderne en 1905[42].

En France, à la même époque les premières sections féminines de gymnastique apparaissent à Paris, Valenciennes, Le Havres puis Lyon un peu plus tard. L’Union française de gymnastique féminine (UFGF) les fédère lors d'une assemblée tenue à Lyon le et celle-ci est déclarée à la préfecture du Rhône le 21 novembre[43]. Sous la présidence masculine de Monsieur Podestat (puis Amy à partir de 1921) elle comptabilise 80 associations affiliées en 1914[44].

En 1912 sont fondés les clubs sportifs Fémina Sport et En Avant, ainsi que la Fédération féminine française de gymnastique et d'éducation physique[45].

Première guerre mondiale

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La Première Guerre mondiale signe l'émancipation des femmes, qui remplacent les hommes à l'usine et en tirent des nouvelles formes de sociabilité. Elles se mettent notamment à l'athlétisme et au football féminin, presque inexistants jusque-là[46].

Alice Milliat, sportive française et cofondatrice et présidente de la Fédération des sociétés féminines sportives de France, ici pratiquant l'aviron, vers 1913.

En 1916, Fémina Sport organise un premier championnat de France féminin d'athlétisme[47].

Le sport féminin proprement dit se développe au sein de l'Union des sociétés françaises de sports athlétiques (USFSA)[48]. À la fin de l'année 1916 deux associations parisiennes, Femina Sports et Académia, fondent une fédération dissidente destinée clairement à contrebalancer l'influence de l'UFGF : la Fédération des sociétés féminines sportives de France (FSFSF)[49]. Celle-ci est déclarée officiellement le 18 janvier 1918 et Alice Milliat en devient présidente l'année suivante[50]. À partir de 1921 elle poursuit son chemin sous le sigle simplifié de Fédération féminine sportive de France (FFSF)[51].

L'équipe de football féminin de North London (Londres Nord), le 23 mars 1895.

En 1894, Nettie Honeyball publie une annonce de recrutement de joueuses dans un journal. Quelques semaines plus tard, une trentaine de femmes montent le club des British Ladies. Le football féminin britannique prend son essor entre 1914 et 1918, alors que la ligue masculine est interrompue : 150 clubs ouvrent leurs portes[52]. En 1917, des rencontres sportives féminines inter-usines sont organisées en France et en Angleterre. Le premier match de football féminin est disputé en France le [46]. Les recettes de la billetterie de leurs matches est reversée à des organismes de bienfaisance. En 1921, le sport est au plus haut, et la Football Association interdit le football féminin pour ne pas faire de la concurrence à la ligue masculine beaucoup moins suivie, jusqu'en 1971[52].

En avril 1918, des fédérations féminines organisent un cross-country féminin lors duquel les 42 participantes sont vêtues de la même tenue sportive que les hommes. Malgré les critiques trouvant qu'il s'agit d'une tenue indécente, l'événement est soutenu par L'Auto et L'Écho des sports. Anne de Tinguy remporte la compétition[47].

Le sport catholique féminin s'organise également à partir de 1919, avec la création du Rayon sportif féminin, et Marie-Thérèse Eyquem en devient une des grandes figures. Le sport catholique féminin qui ne semble s'organiser qu'à partir de 1919 se structure ensuite rapidement pour devenir une des premières fédérations sportives féminines françaises et revendiquer à la veille de la Seconde Guerre mondiale un effectif de 60 000 gymnastes réparties sur tout le territoire national[53].

Les femmes sont progressivement admises aux Jeux olympiques dans des sports de démonstration : boxe féminine aux Jeux olympiques d'été de 1904, natation et tennis aux JO de 1908 et de 1912, athlétisme et gymnastique aux JO de 1924[54].

Fédérations féminines dans les années 1920

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Les clubs féminins se multiplient dans les années 1920 : en France, on en compte onze en 1920 et plus d'une centaine deux ans plus tard[55].

En 1921, les sections féminines qui participent depuis 1917 aux compétitions d'athlétisme de l'USFSA en cours de dissolution se regroupent quelque temps au sein d'une éphémère Fédération féminine française des sports athlétiques (FFFSA) avant de fusionner avec l'UFGF au sein d'une Fédération féminine française de gymnastique et sports (FFFGS) qui devient dans l'année même Fédération féminine française de gymnastique et d'éducation physique (FFFGEP)[48]. La Fédération des sociétés féminines sportives de France poursuit son activité sous le sigle simplifié de Fédération féminine sportive de France (FFSF)[56].

Mademoiselle Le Grand, présidente de la FFSF après Alice Milliat, veut faire disparaître la compétition pour encourager une simple activité physique et souhaite minimiser l'athlétisme et le cyclisme, sans grand succès face à l'opposition de Milliat[57].

En 1920, un meeting international d'éducation pysique féminine, connu sous le nom d'Olympiade féminine, a lieu à Monte-Carlo[58]. De 1922 à 1934, sous l'action d'Alice Milliat à la tête de la Fédération sportive féminine internationale qu'elle a créée[59], des Jeux olympiques féminins sont organisés à quatre reprises[27]. La première édition est organisée en août 1922 au stade Pershing[60], tout comme la seconde deux ans plus tard. L'édition suivante se tient à Göteborg en août 1926[59], puis à Prague en 1930[57].

L'athlète polonaise Halina Konopacka aux Jeux olympiques d'Amsterdam en 1928.

En 1925, Henri de Baillet-Latour succède à Pierre de Coubertin à la tête du comité international olympique et ouvre les épreuves d'athéltisme aux femmes à partir des Jeux olympiques d'été de 1928[61][59]. À ces jeux, cependant, une concurrente chute au 800 mètres, ce qui cause une polémique, alors que des journaux exigent la suppression de l'épreuve, jugée trop dure pour des femmes. Cette suppression n'est levée qu'aux Jeux olympiques d'été de 1960[33].

« La divine » Suzanne Lenglen.

La natation est de plus en plus pratiquée également. Gertrude Ederle est la première nageuse à traverser la Manche le 5 août 1926[55]. Suzanne Lenglen change la perception du tennis féminin avec ses performances[61], poussant aussi à alléger les uniformes sportifs et étant une des premières championnes à jouer chevilles et bras nus[62].

Fédérations mixtes à partir des années 1930

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Sous la pression des instances internationales et notamment anglo-saxonnes, plusieurs fédérations jusque-là masculines s'ouvrent aux femmes à partir des années 1930, dont la natation. Il s'agit d'un moyen de mieux contrôler l'évolution du sport féminin, qui se développe malgré les initiatives d'Alice Milliat et d'autres sportives féministes plutôt que grâce à elles[63].

En 1934, sous la République espagnole, la championne Anna Maria Martínez Sagi devient la première femme dirigeante d'un grand club de football européen, le FC Barcelone[64]. En France, l'arrivée du Front populaire au pouvoir marque une démocratisation des loisirs sportifs en ville, à la mer et à la montagne[63].

L'arrivée de l'URSS dans l'Association internationale des fédérations d’athlétisme marque un rapide développement des épreuves féminines, le pays étant très en avance au niveau du sport féminin sur les pouvoirs occidentaux historiques[63].

En France, sous le régime de Vichy, les tournois de football féminin et compétitions de cyclisme sont interdits parce que considérés comme nocifs à partir de 1941 et restent très rares jusqu'au milieu des années 1960, avant d'intégrer la Fédération française de football en 1970[65].

Remise de la Coupe des Dames 1939 du rallye Monte-Carlo à Mmes Simon (G.) et Largeot (D.).

Seconde moitié du XXe siècle et naissance du sport de haut niveau

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Les années 1960 marquent un tournant majeur dans l'histoire du sport de haut niveau et du sport féminin[66].

Le nombre de licenciées augmente très rapidement en France et le public des grands centres d'entraînement sportifs comme l'INSEP se féminise[66]. Cela est dû en partie au fait que l'éducation physique devient sportive et obligatoire jusqu'à 16 ans[67].

Néanmoins, certaines disciplines comme le marathon restent interdites aux femmes jusqu'en 1981, avec le premier marathon féminin olympique en 1984[61]. En France, la dernière fédération sportive à accepter les femmes est celle de la boxe en 1986, tandis que l'année suivante, la Fédération française d'athlétisme autorise les femmes à participer au saut à la perche, au lancer de marteau, au triple saut et au 3000 mètres steeple[67].

La proportion des femmes aux olympiades augmente. Elle de 2 % du total des athlètes en 1912 à 30 % en 1992[68]. À ces Jeux olympiques, 35 délégations ne comptent aucune femme. En 1996, on en compte 26, puis huit aux Jeux olympiques de 2000[69].

Durant les Jeux olympiques de Barcelone en 1992, l'épreuve de skeet mixte (tir sportif) voit la victoire de la chinoise Zhang Shan, première femme à remporter une compétition de tir mixte aux Jeux. Cependant, ces Jeux olympiques sont également les derniers qui accueillent une épreuve de tir mixte[70],[71].

En 2001, Jutta Kleinschmidt remporte le Paris-Dakar, mythique rallye-raid automobile[72],[71]. En 2008, le Qatar, l'Arabie Saoudite et Brunei sont les trois délégations olympiques à ne jamais avoir envoyé de femme aux Jeux olympiques[73].

Les Jeux olympiques de 2012 à Londres sont les premiers à comporter des épreuves de boxe féminine. Il faut attendre les Jeux olympiques d'hiver de 2014 à Sotchi pour voir les femmes admises au concours olympique de saut à ski, 90 ans après le premier concours olympique masculin à Chamonix en 1924[74].

Les Jeux olympiques de 2024 à Paris sont les premiers au cours desquels autant de femmes que d'hommes participent[75].

Spécificités du sport de haut niveau

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Séparation des sexes en compétition

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La compétition sépare le plus souvent les sexes[76]. Certaines disciplines ne s'adressent qu'aux hommes ou qu'aux femmes[77], et certains pays interdisent aux femmes de pratiquer un sport compétitif[78]. L'essor du sport de haut niveau féminin vient après la victoire des sportives soviétiques aux Jeux olympiques d'été de 1952, après lesquels le monde occidental commence à investir dans le sport féminin[79].

Durant les Jeux olympiques de Barcelone en 1992, l'épreuve de skeet mixte (tir sportif) voit la victoire de la chinoise Zhang Shan, première femme à remporter une compétition de tir mixte aux Jeux. Cependant, ces Jeux olympiques sont également les derniers qui accueillent une épreuve de tir mixte[70],[71].

L'inclusion des personnes trans dans le sport est traitée différemment selon le sport concerné et la fédération internationale dont il relève[76]. Les tests de féminité apparaissent dans les années 1970 en réponse au dopage systématique à la testostérone ou aux stéroïdes anabolisants dans les pays de l'Est[80] et sont abolis aux Jeux olympiques d'été de 2000, considérés comme trop chers, peu fiables et néfastes pour les sportives[17].

Les compétitions non-mixtes dans des sports mixtes comme l'athlétisme peuvent viser à augmenter la visibilité des femmes, en s'assurant qu'elles ne sont pas cachées par les performances masculines. Elles sont cependant parfois accusées de faire reculer la parité dans les compétitions ouvertes à tout le monde plutôt que d'encourager le sport féminin à proprement parler[81].

Règles adaptées

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Les compétitions sportives sont parfois adaptées à la morphologie féminine.

Championnat du monde de lutte féminine, en 2008.

En basket-ball féminin, le ballon est de taille 6 (avec une circonférence de 72,5 cm), alors que taille 7 est utilisée dans les compétitions masculines (circonférence de 75 centimètres)[82]. En handball, le balle est également plus petite. Au tennis, les matchs sont joués en général en deux sets gagnants au lieu de trois. En 400 mètres haies, les barres sont 15 centimètres en dessous de celles des hommes. La gymnastique artistique est très différente entre sa version masculine et féminine, les agrès n'étant pas les mêmes (sauf le saut à cheval et le sol). Au lancer du poids, du javelot, du disque ou du marteau, le projectile utilisé est plus léger. En tir sportif, les épreuves disponibles sont moins nombreuses et différenciées entre femme et hommes au nombre de coups ou de cibles.

Pour la chercheuse indépendante Pauline Londeix, si elle peut être moins rapide que les chez les hommes, la pratique féminine du football peut être plus plaisante par un jeu offensif recourant plus aux passes et aux combinaisaisons, tout comme pour le football américain, le flag football est plus comparativement soucieux de l'intégrité physique et limitant les placages et les contacts tout en valorisant « les feintes de corps, les interceptions, la réactivité et l’explosivité, l'anticipation et la tactique »[83].

Médiatisation

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La presse féminine médiatise beaucoup le sport féminin individuel, pratiqué pour la minceur et la grâce, sans s'intéresser à la pratique compétitive[84].

Portrait photographique en couleurs de Serena Williams, l'air sérieux, devant un micro de presse.
Serena Williams est l'athlète féminine la mieux rémunérée de tous les temps au moment de sa retraite sportive et joue un rôle important dans la visibilité du sport féminin[85].

Les journalistes et anciens joueurs, des hommes en large majorité, ne sont pas forcément ouverts à l'arrivée de femmes au sein des rédactions et peuvent créer un environnement plus difficile pour ces dernières. Ils ne sont de plus pas forcément eux-mêmes intéressés par le sport féminin, l'ignorant donc au profit d'autres sujets. La presse quotidienne régionale est une exception, les sportives locales y étant tout aussi reconnues que les hommes[86]. Une autre exception est la presse en ligne, notamment via des blogs spécialisés[87]. Les journalistes candidates sont peu nombreuses, créant un cercle vicieux pour la diversité de genre au sein des rédactions[88]. Les journalistes femmes à la télévision sont plus nombreuses, mais souvent mises dans des rôles de présentatrices où elles doivent annoncer les résultats sans avoir l'occasion de fournir des analyses. Elles sont parfois recrutées dans des écoles de mannequinat plutôt que de journalisme[89]. Elles sont très rarement recrutées pour le commentaire sportif en direct[90].

En 2017, les hommes font la une du quotidien L'Équipe 355 fois (cinq fois pour le sport mixte, quatre pour les femmes avec deux pour l'Olympique lyonnais, une pour l'équipe de France féminine de handball et une sur Tessa Worley)[91]. Même les magazines féminins parlent régulièrement de sportifs masculins pour commenter leur actualité, leur style ou leurs échanges avec d'autres femmes, mais couvrent rarement les sportives de haut niveau[92]. La médiatisation des femmes dépend aussi des performances des hommes : une bonne performance masculine peut complètement éclipser une réussite féminine, qui est plus valorisée en cas d'échec chez les hommes[93].

Les exploits sportifs voient souvent une couverture médiatique qui ramène la sportive à des rôles masculins. Ainsi, Florence Arthaud, qualifiée de « petite fiancée de l'Atlantique » au départ de la Route du Rhum 1990, est un « vrai mec » sur la Une du Parisien le jour de sa victoire et l'agence Reuters demande d'Amélie Mauresmo Who is this guy? (« Qui c'est, ce mec ? ») après sa victoire à l'Open d'Australie 1999[94]. Des femmes qui réussissent dans un sport « masculin » sont aussi plus médiatisées que les championnes d'un sport plus mixte, voire à majorité féminine : ainsi, Ellen MacArthur, Jeannie Longo et Margot Laffite sont mises en avant par opposition au milieu dans lequel elles évoluent[95].

Au sein d'un article, le traitement est lui aussi différent. Les femmes sont beaucoup plus souvent appelées par leur prénom dans les article que les hommes, qui voient leur nom de famille utilisé. Ce traitement est considéré comme infantilisant par Anita de Frantz, qui dirige la commission Sport et femmes du CIO en 2010. Elles sont aussi jugées sur leur grâce et leur féminité plutôt que seulement sur leur performance[96].

Enjeux spécifiques aux sportives de haut niveau

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Questions de santé

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Une jeune fille sur une poutre de gymnastique, vêtue d'un justaucorps à dominante rose.
Élodie Lussac prend sa retraite sportive à quinze ans, gravement blessée à cause de sa pratique à haut niveau.

Un entraînement intensif dès le plus jeune âge peut avoir des conséquences graves sur la santé, comme dans le cas d'Élodie Lussac, gymnaste artistique gravement blessée et forcée à prendre sa retraite sportive à 15 ans[97]. Les jeunes filles sont particulièrement à risque pour plusieurs raisons, dont les contraintes sur leur silhouette et le fait que la période maximale d'entraînement se fasse pendant la puberté des filles, alors qu'elle advient plutôt à la fin de celle des garçons[98].

Chez les femmes, et surtout pendant la puberté et dans les sports dits de silhouette ou d'apparence comme la gymnastique, la triade de la femme sportive (anorexie, aménorrhée, ostéoporose) est un risque[98].

Menstruations

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La question des menstruations a longtemps été un tabou, y compris dans la sphère médicale[99]. En 2021, 55 % des sportives de haut niveau présentent pourtant un trouble du cycle menstruel[100] et en 2008-2009, 64 % des sportives pensent que le syndrome prémenstruel diminue significativement leur performance[101].

Dans les années 2010, de plus en plus de pratiquantes s'expriment publiquement à leur sujet. Les deux premières mentions publiques des règles par des sportives de haut niveau sont Heather Watson, qui dit en 2015 avoir sous-performé à l'Open d'Australie à cause d'un « truc de filles », et la nageuse chinoise Fu Yuanhui qui se dit particulièrement fatiguée à cause de ses règles pendant les Jeux olympiques d'été de 2016[102]. Le fait que le personnel médical et d'encadrement soit essentiellement masculin reste un problème, les empêchant de s'exprimer librement à ce sujet[99],[102]. En 2017, l'équipe de France féminine de football commence à adapter les entraînements aux cycles hormonaux de ses membres. Leur entraîneur remarque cependant qu'il est difficile de parfaitement personnaliser les cessions dans le cadre d'un sport collectif. Les règles posent d'autres problèmes : en 2022, les joueuses de football de l'équipe d'Angleterre demandent à leur équipementier de ne plus leur fournir de shorts blancs, tandis que Sarah Ourahmoune raconte avoir été réprimandée à une pesée en stage en raison de la rétention d'eau, qui ne peut être contrôlée[100].

Les sportifs de haut niveau tendent à se marier et à avoir des enfants seulement après leur carrière sportive pour ne pas nuire à celle-ci[103]. C'est surtout le cas chez les femmes, puisque la paternité n'empêche pas physiquement la pratique sportive[104]. Les affirmations répandues selon lesquelles les sportives sont plus sujettes aux fausses couches, aux accouchements prématurés et aux césariennes soient fausses[105].

Du côté de la maternité, un enfant signifie le plus souvent une fin de carrière au vingtième siècle, une situation qui commence à changer dans les décennies suivantes avec la création d'un entraînement adapté avant et après l'accouchement et d'une couverture sociale dans certains pays[106],[107] ; il devient habituel de faire une pause compétitive pendant deux ans avant de revenir à haut niveau[105]. Cette interruption n'est cependant pas rémunérée, et il est possible que les femmes éloignées du circuit compétitif perdent leur sponsor[108].

La pause sportive dure le plus souvent un an, de la fin du premier trimestre de grossesse à six mois après la naissance ; il ne s'agit cependant pas d'un arrêt total de l'activité physique, qui cause une fonte musculaire et une importante prise de poids. Les sportives continuent donc l'entraînement avant le terme, se limitant à 70% de leur fréquence cardiaque maximale, jusqu'à quatre mois et demi pour la course, six mois de grossesse pour le cyclisme ou encore huit mois et demi pour la natation[109]. L'état des recherches scientifiques sur le sport pendant la grossesse reste insuffisant pour formuler des recommandations claires[107].

Après la naissance, la question se pose de la garde de l'enfant. Certains centres d'entraînement ouvrent des crèches pour permettre aux mères de s'entraîner sans cette contrainte[110].

Place de l'entraîneur

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Les femmes sportives de haut niveau peuvent être infantilisées par leur entraîneur. Des pères champions sportifs peuvent continuer à s'impliquer dans la carrière de leur fille, là où les garçons tendent à se séparer de l'engagement parental après l'adolescence[111]. L'entraîneur peut également avoir un contrôle complet sur sa sportive, un cas illustré par la relation entre Laure Manaudou et son entraîneur Philippe Lucas, devenue conflictuelle quand il lui impose un déménagement de Melun à Canet-en-Roussillon[112].

Violences sexuelles

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Les sportives de haut niveau, surtout celles qui se consacrent pleinement à la discipline dès le plus jeune âge, sont très susceptibles d'avoir une relation fusionnelle avec leur entraîneur et de ne pas avoir été sensibilisées aux normes des relations entre enfants et adultes. L'entraîneur, pour montrer les bons mouvements, les touche forcément. En cas d'abus sexuels, ils ne savent pas forcément ce qui n'est pas acceptable, ni n'ont d'espace pour partager ce qu'ils vivent, n'étant en contact qu'avec leur propre milieu sportif. Plusieurs obstacles se présentent même si les parents sont prévenus : en plus des barrières habituelles au fait de signaler un abus sexuel, ils peuvent avoir honte de ne pas avoir été à la hauteur de leur enfant, ou ne pas parvenir à faire le deuil des espoirs sportifs au regard des sacrifices qui ont déjà été consentis[113].

Les sports individuels sont les plus à risque, le groupe protégeant un peu plus les pratiquants de ceux collectifs. Les principales victimes sont des jeunes filles, et le plus souvent, les criminels sont des entraîneurs et cadres hommes — un constat renforcé par la faible prévalence de femmes dans les métiers d'encadrement sportif. Les médecins peuvent aussi être coupables, comme en témoigne l'affaire Larry Nassar, contre qui témoignent des gymnastes dont McKayla Maroney, ly Raisman et Maggie Nichols[113].

L'agression sexuelle et l'atteinte sexuelle touchent majoritairement les sportives, tandis que le harcèlement sexuel s'applique plutôt aux hommes ; le plus souvent, la personne accusée est un autre sportif, dans 90% de sexe masculin, et beaucoup plus rarement un entraîneur[114]. Un cas très médiatisé est celui de Catherine Moyon de Baecque, qui témoigne avoir subi un viol par plusieurs athlètes de haut niveau, encouragés par leur entraîneur national, lors d'un stage en 1991[115].

Tests de féminité

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Finances du sport féminin à haut niveau

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Rémunérations

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En 2011, une seule femme, Maria Sharapova, figure dans le top 50 des sportifs les mieux payés au monde. L'essentiel de ses revenus provient d'un partenariat avec Nike[116]. La même année, Forbes indique que les dix sportives les plus rémunérées au monde reçoivent 113 millions de dollars en un an, contre 449 millions pour les dix hommes les mieux rémunérés[117].

Entre 2004 et 2012, trois femmes intègrent le classement des sportifs français les plus payés : Amélie Mauresmo de 2004 à 2008, Mary Pierce en 2006, et Laure Manaudou en 2008 et 2009[118]. La présence de deux joueuses de tennis n'est pas surprenante : l'US Open applique une rémunération égale dès 1973, suivi par les autres tournois du Grand Chelem graduellement jusqu'en 2007, notamment en raison du militantisme de Billie Jean King[119]. En 2012, un joueur moyen de Ligue 1 remporte 45 000 euros par mois, tandis que la rémunération mensuelle la plus élevée au Paris Saint Germain féminin la même année est de 1500 euros, et que Lotta Schelin, joueuse la mieux payée de l'Olympique Lyonnais, reçoit 12 000 euros par mois[120].

Les sports les plus « féminins », comme la gymnastique et la natation synchronisée, ont tendance à avoir un modèle économique moins développé que les autres disciplines[121]. Le manque de rémunération est d'autant plus flagrant, comme chez les hommes, chez les handisportives[122].

Statut professionnel

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Le sport professionnel, même quand il est évident chez les hommes comme en football, ne l'est pas chez les femmes. Les joueuses de l'Olympique Lyonnais, précurseur en France, deviennent professionnelles en 2009[123].

En conséquence, les femmes tendent à beaucoup mieux négocier la retraite sportive que leurs homologues masculins. En effet, leur carrière sportive étant plus précaire, elles ne comptent pas sur un revenu sportif et continuent leurs études, voire conservent un travail pendant la carrière pour la plupart d'entre elles, en parallèle des compétitions[124].

Revenus liés à la féminité

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L'image féminine et gracieuse des sportives joue un rôle dans leur carrière, entre autres via leur médiatisation et leur accès à des sponsors et contrats de mannequinat[125].

Des sportives par ailleurs jouir d'une très grande médiatisation et d'excellents partenariats économiques sur la base de leur apparence plutôt que de celle des simples résultats : c'est par exemple le cas d'Anna Kournikova, qui tire moins de 7% de ses revenus de ses performances pendant sa carrière et remporte en 1999 deux fois plus d'argent que les sœurs Williams, au palmarès bien plus fourni[126]. Plusieurs femmes après Kournikova bénéficient comme elles de contrats avec des marques de lingerie ou sont invitées à poser en sous-vêtements pour des magazines et publicités, ce qui est parfois leur seul accès à une médiatisation suffisante pour couvrir leurs frais d'entraînement[127].

Image féminine et sexualisation

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Sexualisation

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Privées de sponsors, de nombreuses sportives considérées comme trop grandes ou trop musclées ont un handicap dans leur image publique avant même de participer aux compétitions[128]. Cette discrimination est particulièrement visible dans quelques sports dont le surf, où les compétitions sont presque toutes organisées par des sponsors qui n'ont pas intérêt à pousser des stars peu photogéniques[129].

La sexualisation des sportives dans les médias peut être un avantage pour trouver des sponsors à des montants suffisants, mais l'absence de consentement peut être très difficile à vivre, comme en témoigne la perchiste Allison Stokke après qu'une photo d'elle en compétition devient virale en 2007[130].

En 2009, une campagne de la Fédération française de football fait polémique : sur les posters, quatre joueuses posent nues avec le texte « faut-il en arriver là pour que vous veniez nous voir jouer[130] ? ». L'année suivante, la top model Adriana Karembeu est la principale ambassadrice de la fédération, bien qu'elle soit femme de footballeur et non elle-même compétitrice. Cette initiative est soutenue par certaines sportives dont Sonia Bompastor, qui estime qu'elle rassure les parents inquiets que leur fille perde sa féminité en s'intéressant à un sport perçu comme masculin[131]. En volley-ball, le RC Cannes pose pour un calendrier inspiré des Dieux du Stade, une idée inspirée par sa présidente Anny Courtade. La capitaine Victoria Ravva estime qu'il s'agit d'une initiative positive pour l'estime de soi des joueuses de volley-ball, souvent accusées d'être trop grandes, masculines et musclées[132].

Lesbianisme

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Les sportives lesbiennes sont souvent invisibilisées, en partie en raison de la sexualisation subie dans le sport de haut niveau[133] et des pressions des dirigeants et des sponsors[134]. Cette situation est paradoxale, les sportives pouvant être associées au lesbianisme en raison de leur image masculine supposée et de nombreuses sportives lesbiennes étant en effet en tête des classements mondiaux dans des sports comme le golf et le tennis[134].

En Espagne, Anna Maria Martínez Sagi, compagne de l'artiste Elisabeth Mulder, est la première femme dirigeante du FC Barcelone sous la Seconde République en 1934[p 1]. Au début des années 1980, Martina Navratilova perd plusieurs sponsors après son coming-out[134].

Uniformes sportifs

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Port du voile

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En 1993, l'Iran commence à organiser les Jeux de la solidarité, une compétition féminine sans spectateurs ni journalistes hommes[135].

En 1996, la tireuse à la carabine iranienne Lyda Fariman est la première femme à porter le hidjab aux Jeux olympiques. La pratique est autorisée par le comité international olympique[136]. Quatorze délégations incluent des femmes portant le foulard aux Jeux olympiques d'été de 2008[137].

Une affaire du voile islamique naît : les opposants estiment que ce vêtement est un signe religieux ostentatoire ou un instrument de prosélytisme, tandis que les défenseurs estiment qu'il est important de permettre à toutes les femmes de pratiquer librement leur sport[138].

Féminisme et sport féminin

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Les femmes sportives osent rarement tenir un discours féministe dans l'histoire du sport féminin, tandis que les militantes féministes s'intéressent souvent peu au sport qu'elles peuvent considérer comme une simple distraction[67].

Bibliographie

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Sur le sport féminin

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Généraliste

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Articles connexes

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Notes et références

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