Sophia Aram
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Sophia Aram, née le à Ris-Orangis (Essonne), est une humoriste, comédienne, chroniqueuse à la radio et animatrice de télévision française. Autrice et interprète de plusieurs spectacles humoristiques, elle reçoit le Molière de l'humour en 2024 pour Le Monde d’après. Elle anime également des chroniques à la radio, sur NRJ, Europe 2 et, depuis 2008, sur France Inter.
Biographie
[modifier | modifier le code]Famille
[modifier | modifier le code]Issue d'une fratrie de quatre filles et deux garçons[1], Sophia Aram grandit à Trappes[2]. La famille de Sophia Aram est d'origine marocaine[3]. Son père est cuisinier à Radio France[4] tandis que sa mère, Khadija Aram[5], née en 1949 à Casablanca au Maroc[1], a été adjointe au maire de Trappes Guy Malandain (PS), dans les Yvelines, dans les années 2000.
Jeunesse et formation
[modifier | modifier le code]Sophia Aram est scolarisée au lycée de la Plaine de Neauphle de Trappes, où elle s'initie à l'improvisation, qu'elle pratiquera ensuite avec la compagnie Déclic Théâtre d'Alain Degois[6], où elle côtoie notamment Jamel Debbouze. Elle prend part à des matches et participe à la coupe du monde d'improvisation organisée au Québec. Elle débute au théâtre avec la compagnie du théâtre du Sable. Bonne élève, elle envisage de se consacrer à l'éducation[7] ou au journalisme et étudie à l'Institut national des langues et civilisations orientales où elle obtient une maîtrise d'arabe[8],[9].
Scène
[modifier | modifier le code]En 2007, elle réalise son premier « seule en scène » (one woman show en anglais) avec Du plomb dans la tête, qui met en scène une cellule de soutien psychologique à la suite du suicide d’une enseignante dans sa classe de maternelle[10]. Ce spectacle est joué quatre cents fois. Il est édité en DVD par Studio Canal.
En , elle présente son second spectacle, Crise de foi, un « seule en scène » mettant dos à dos les trois religions abrahamiques.
En 2015, elle joue son troisième spectacle, Le fond de l'air effraie, où elle se livre à une critique de certaines personnalités telles qu'Éric Zemmour, Valérie Trierweiler ou Emmanuel Todd. Elle y critique également l'islam radical et affirme le droit au blasphème, tout en dénonçant la récupération politique des attentats de janvier 2015 en France[11].
Audiovisuel
[modifier | modifier le code]Sophia Aram fait ses débuts à la télévision dans CIA, le club de l'info amateur et Les Enfants de la Télé, des émissions présentées par Arthur. Elle participe à l'écriture de programme pour le groupe Endemol[12].
L'humoriste intervient sur NRJ et sur Europe 2. En 2008, elle tient une chronique hebdomadaire sur France Inter dans l'émission Le Fou du Roi de Stéphane Bern. En , la station lui confie une chronique hebdomadaire les lundis matin dans la matinale. Après l'éviction de Gérald Dahan, elle passe d'une à deux chroniques hebdomadaires (lundi et mercredi). Le , elle se livre à une critique acerbe du Front national, en comparant ses électeurs à des « gros cons »[13]. Cette chronique vaut à France Inter un rappel à l'ordre de la part du CSA[14]. Le , elle épingle la station Sud Radio, en indiquant que les électeurs du Front national avaient désormais une station bien à eux pour exprimer leurs idées[15]. Elle s'en prend également à Nadine Morano le en concluant une chronique particulièrement acide par cette conclusion peu flatteuse : « Nadine Morano est-elle populaire ou est-elle simplement vulgaire ? »[16], ce à quoi Nadine Morano réplique en diffusant sur Twitter la condamnation de la mère de l'animatrice pour escroquerie[17],[18],[19].
Depuis , ses chroniques matinales sur France Inter sont diffusées les mardis et mercredis. Dès sa chronique du , elle fait réagir Audrey Pulvar après avoir dénoncé un conflit d'intérêts entre Arnaud Montebourg, Matthieu Pigasse et la journaliste récemment nommée à la tête des Inrockuptibles[20],[21].
À partir de la rentrée 2013, elle anime un nouveau talk-show, diffusé sur France 2 du lundi au vendredi en access prime-time intitulé Jusqu'ici tout va bien[22]. L'émission subit les critiques de la presse[23],[24] et ne parvient pas à fédérer le public[25]. Elle passe à deux reprises sous la barre des 3 % d'audience durant la deuxième semaine de diffusion et la chaîne envisage de la déprogrammer[26]. Elle est pour cela rapidement remaniée, ce qui implique la fin du direct (afin de « gommer les longueurs et les hésitations ») et l'arrivée d'un coanimateur, Jean-Pierre Coffe[27]. Ce dernier quitte l'émission après deux jours. BFM TV indique que le manque à gagner en revenus publicitaires pour la chaîne, dû à la faiblesse de l'audience, s'élèverait à 30 000 euros par jour, soit 600 000 euros depuis le début de l'émission jusqu'au [28]. Le programme coûte 70 000 euros (hors frais techniques) par jour. En dépit d'un horaire avancé en , l'audience reste très basse[29]. Finalement, France 2 annonce l'arrêt de l'émission au [30]. Elle reçoit avec humour son Gérard de la télévision 2013 pour « l'émission dont les concepteurs auraient peut-être dû attendre les audiences avant de lui donner un titre »».
Vie privée
[modifier | modifier le code]Elle écrit ses spectacles avec son compagnon Benoît Cambillard, qui dirige leur société de production. Elle est fille de musulmans, lui fils de protestants ; ils ont, en 1998, un enfant auquel ils donnent un prénom hébreu, Chaïm[8],[31].
Personnages et imitations
[modifier | modifier le code]- Tante Fatiha : la tante de Sophia. Alors que sa nièce s'identifie aux bobos, cette femme immigrée de première génération se plaint que ceux-ci envahissent la banlieue populaire où elle vit[32]. Elle est croyante et en est quelque peu angoissée[33]. Ce personnage au fort accent se veut aussi la voix du bon sens. Elle prend occasionnellement le micro de France Inter pour commenter les comportements absurdes de certains politiciens[34] ou des faits divers sordides[35].
- Ludovine de la Malbaise : une aristocrate ultraconservatrice à l'accent pincé. Elle est militante au sein de la Manif pour tous malgré ses fantasmes lesbiens impliquant Christiane Taubira[36]. Outre le mariage gay, Ludovine de la Malbaise s'est aussi prononcée sur la déchéance de nationalité[37], ou encore l'élection de Laurent Wauquiez à la tête du parti Les Républicains[38]. Son nom fait directement référence à Ludovine de La Rochère.
- Marion Maréchal-Le Pen : en jeune étourdie dont la naïveté et la voix stridente insupportent une Marine Le Pen blasée, froide, rusée et cynique incarnée par François Morel[39].
- Carla Bruni-Sarkozy : qui admire excessivement son mari[40].
- Penelope Fillon[41]
- Élisabeth II : en colère contre un Boris Johnson joué par Thomas Bidegain[42].
Prises de positions politiques
[modifier | modifier le code]Positionnement
[modifier | modifier le code]Sophia Aram se dit athée[43] et engagée à gauche[44]. Quelques-unes de ses chroniques contre le Front national ont trouvé un certain écho médiatique[45],[46]. Le quotidien l'Opinion la décrit comme « laïcarde tendance Printemps républicain »[47].
L'association de critique des médias Acrimed relève que dans ses chroniques sur France Inter « Sophia Aram — qui se définit elle-même « bien-pensante et bobo-assumée » — vilipende l’ensemble des électeurs de Donald Trump, les Gilets jaunes, les pro-hydroxychloroquine, les téléspectateurs des émissions de Cyril Hanouna, les « islamo-gauchistes »[48]. »
En , pendant la guerre Israël-Hamas, Sophia Aram dénonce lors de la cérémonie des Molières le « silence assourdissant » du monde de la culture concernant l’attaque du Hamas contre Israël du 7 octobre 2023[49],[50]. Elle dénigre par la suite l’humoriste Blanche Gardin qui l’a accusée d’islamophobie, et s’en prend également à l’humoriste Guillaume Meurice qui a fait une blague sur le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, et le député LFI Aymeric Caron qui a critiqué son discours des Molières, les accusant de racisme[49].
Appel à la démission de Nadine Morano
[modifier | modifier le code]En 2012, une chronique de Sophia Aram sur France Inter qui concluait en qualifiant de « vulgaire » la ministre chargée de l'apprentissage Nadine Morano a déclenché une réaction de défense de cette dernière. Nadine Morano a ainsi affirmé dans l'émission C à vous sur France 5, puis sur RMC avec Jean-Jacques Bourdin que le directeur de France Inter Philippe Val l'avait appelée « pour s'excuser » de la chronique de Sophia Aram qui, à son tour, a réagi en demandant la démission de la ministre[5].
Publications
[modifier | modifier le code]Essai
[modifier | modifier le code]- 2021 : La Question qui tue : Perfidies ordinaires, maladresses et autres micro-agressions, Denoël, Paris, 176 p.
Ouvrages collectifs
[modifier | modifier le code]- 2011 : préface de la bande dessinée collective 12 septembre l'Amérique d'après, édité par Casterman
- 2017 : participation à l'ouvrage collectif, Qu'est-ce que la gauche ?, Paris, Fayard, , 234 p. (ISBN 978-2-213-70458-6). Les journalistes Cécile Amar (L'Obs) et Marie-Laure Delorme (Le Journal du dimanche) dirigent cet ouvrage qui réunit une trentaine de contributions parmi lesquelles celles de Sophia Aram.
Livre audio
[modifier | modifier le code]Spectacles
[modifier | modifier le code]- 2006 : Du plomb dans la tête
- 2010 : Crise de Foi
- 2015 : Le fond de l'air effraie
- 2019 : À nos amours[51]
- 2023 : Le Monde d'après
Filmographie
[modifier | modifier le code]Cinéma
[modifier | modifier le code]- 2011 : La Lettre (court métrage) de François Audoin : Nora
- 2018 : Neuilly sa mère, sa mère ! (long métrage) de Gabriel Julien-Laferrière
- 2021 : Flashback de Caroline Vigneaux : Gisèle Halimi
Doublage
[modifier | modifier le code]- 2012 : Sammy 2 (film d'animation) de Ben Stassen et Vincent Kesteloot : le poisson chirurgien / les poissons chauve-souris / Bryn / Don (version française)
- 2013 : Pourquoi les femmes sont-elles plus petites que les hommes ? (documentaire) de Véronique Kleiner : narration
- 2020 : Josep d’Aurel : l'infirmière (version originale)
Distinctions
[modifier | modifier le code]Récompenses
[modifier | modifier le code]- Fnac 2006 : Prix Attention Talent Humour[8]
- Juste pour rire de Nantes en 2006 : Prix du festival
- Festival de Saint-Gervais 2007 : Prix du jury et prix du public
- festival d’humour de Vienne 2009 : Prix du jury et des techniciens
- Molières 2024 : Molière de l'humour pour Le Monde d’après[52],[53]
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Khadija Aram » , sur lemondefeminin.com, (consulté le ).
- Prisma Média, « Les 10 choses que vous ignorez sur Sophia Aram - Gala », sur Gala.fr (consulté le )
- Valérie Lehoux, « Sophia Aram : « Contrairement aux apparences, je ne suis pas une petite chose fragile », Télérama, .
- « Les omelettes de mon père », sur France Inter, (consulté le )
- Closermag.fr, « Clash Morano/Aram : la ministre s'en prend à la mère de l... - Closer », sur www.closermag.fr, (consulté le ).
- Alain Degois, dit « Papy » - Made in Trappes, 2013 (ISBN 978-2-36658-012-9), page 213.
- Le one-woman-show de l'ancienne pionne Le one-woman-show de l'ancienne pionne, leparisien.fr, 22 octobre 2005, par Anne-Cécile Juillet : « J'ai passé mon bac, puis je me suis inscrite aux Langues orientales : comme j'avais été pionne au collège Gagarine et que le contact avec les élèves me plaisait bien, je pensais devenir conseillère principale d'éducation.»
- Macha Séry, « Sophia Aram - À l'école de l'humour noir », Le Monde, .
- Doan Bui, Isabelle Monnin, « Sophia Aram : la « bobo » de Trappes et les « gros cons », Nouvelobs.com, .
- Séverine Kodjo-Grandvaux, « Vous avez dit loufoque... », Jeune Afrique, .
- (en) Jonathan Ervine, Humour in Contemporary France: Controversy, Consensus and Contradictions, Liverpool University Press, (ISBN 978-1-78962-464-9, lire en ligne), p. 155
- « Biographie de Sophia Aram », Evene.
- « Gros cons ? » [vidéo], sur Dailymotion (consulté le ).
- « Le CSA se saisit de l'affaire des « gros cons » de Sophia Aram », Le Point (consulté le ).
- « Sophia Aram se paye le public de Sud Radio », Le Figaro, 31 août 2011.
- M.S, « Clash entre Nadine Morano et l'humoriste Sophia Aram (VIDEO) », sur tv.net, Télé-Loisirs, (consulté le ).
- Nadine Morano s'en prend à la mère de Sophia Aram… puis regrette
- « Sophia Aram : Sa maman derrière les barreaux », ladepeche.fr, (lire en ligne, consulté le )
- AFP, « Une ex-élue de Trappes condamnée », sur Le Figaro.fr, (consulté le )
- Anthony Palou, « Sophia Aram, l'agitatrice », Le Figaro, .
- « Sophia Aram provoque Audrey Pulvar », Le Figaro (consulté le ).
- Daniel Psenny, « Sophia Aram, sans filet », Le Monde, .
- Sandra Lorenzo, « Sophia Aram sur France 2 : les 5 erreurs de Jusqu'ici tout va bien », Le Huffington Post, .
- Louis Haushalter, « On a regardé la première de Sophia Aram sur France 2 », Europe 1, .
- Julien Bellver, « Audiences : Sophia Aram au plus bas, une déprogrammation imminente ? », Ozap, .
- Alexis Delcambre, Joël Morio, Alexandre Piquard, « France 2 piégée dans la bataille de l'avant-soirée », Le Monde, .
- Alexandre Le Drollec, « Jean-Pierre Coffe épaule Sophia Aram », nouvelobs.com, 30 septembre 2013.
- Simon Tenenbaum, « Ce que le naufrage de Sophia Aram va coûter à France 2 », bfmtv.com, 22 octobre 2013.
- « Malgré son nouvel horaire, les audiences de Sophia Aram restent au fond du trou sur France 2 », jeanmarcmorandini.com, 19 novembre 2013.
- « France 2 annonce l'arrêt d'Aram », liberation.fr, 6 décembre 2013.
- Luc Le Vaillant, « Non de dieu », Libération, .
- Nora Sahli, « Sophia Aram: « Ma fratrie a renforcé mes défenses immunitaires » - Gala », Gala.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « Rencontre avec Sophia Aram », Men's UP, (lire en ligne, consulté le )
- Sophia Aram, « Allo ? C’est le citoyen Bayrou… », France Inter, (lire en ligne, consulté le )
- Sophia Aram, « Il est peut-être temps que la hchouma, la honte, change de camp », France Inter, (lire en ligne, consulté le )
- France Inter, « Le Taubira blues, le Billet de Sophia Aram », (consulté le )
- « Sophia Aram : "On va pas être déchu, déchu" », Les Inrocks, (lire en ligne, consulté le )
- France Inter, « Wauquiez, un puits sans fond - le billet de Sophia Aram », (consulté le )
- Sophia Aram, « Oh putain, la famille ! du 07 septembre 2015 - France Inter », France Inter, (lire en ligne, consulté le )
- Sophia Aram, « Mon mari, c’est aussi un écrivain du 08 février 2016 - France Inter », France Inter, (lire en ligne, consulté le )
- Sophia Aram, « Le Péné-gate », France Inter, (lire en ligne, consulté le )
- Sophia Aram, « Boris and the queen », France Inter, (lire en ligne, consulté le )
- Le Parisien magazine no 21310, p. 22.
- Sophia Aram fait son show au Palais des glaces, francetvinfo.fr, 25/09/2015
- Sophia Aram, prête à être sacrifiée en place de Grève, lopinion.fr, 18 septembre 2013
- Europe 1 - Guy Carlier estime que Sophia Aram est "une petite conne", radioactu.com, 25/03/2011
- « Guillaume Meurice contre Sophia Aram: les dessous de la guerre des rires sur France Inter », (consulté le )
- Mathias Reymond, « Le combat de Sophia Aram contre les « cons » », sur Acrimed,
- « Nouvelle passe d’armes entre Sophia Aram et l’humoriste Blanche Gardin », sur www.20minutes.fr, (consulté le )
- « Sophia Aram, Eva Rami… Les Molières consacrent deux femmes humoristes », sur www.20minutes.fr, (consulté le )
- « Sophia Aram au Palais des Glaces en 2019 avec son nouveau spectacle - Sortiraparis.com », sur www.sortiraparis.com (consulté le )
- « Molières 2024 : Sophia Aram dénonce « le silence assourdissant » après le 7 Octobre », Le Point, (lire en ligne, consulté le )
- François Aubel, #MeToo Théâtre, coupes budgétaires, Israël, Iran... Une 35e Nuit des Molières plus politique que jamais, lefigaro.fr, 7 mai 2024
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Sophia Aram sur le site de France Inter
- Site officiel
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Ressources relatives au spectacle :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Ressource relative à la bande dessinée :
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