Joséphine Pencalet
Conseillère municipale | |
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Nom de naissance |
Joséphine Marie Pencalet |
Nationalité | |
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Sardinière, femme politique, syndicaliste |
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Membre de |
Joséphine Pencalet, née le à Douarnenez et morte le dans la même ville, est une ouvrière française. Elle participe aux grèves des sardinières à Douarnenez en 1924 puis est élue en mai 1925 conseillère municipale sur la liste présentée par le Parti communiste français. Son élection est invalidée par le Conseil d'État en , car les femmes n'ont alors pas le droit de vote, et ne sont donc implicitement pas éligibles. Néanmoins, elle est l'une des premières femmes élues à un conseil municipal en France.
Biographie
[modifier | modifier le code]Joséphine Pencalet est née le à Douarnenez[1] dans une famille nombreuse de marins pêcheurs. Douzième membre de sa fratrie, elle intègre en mai 1898 l'internat catholique du pensionnat des Ursulines à Quimperlé, où elle reste jusqu'à treize ans, âge limite de la scolarité obligatoire depuis 1882[2]. Malgré la désapprobation de ses parents au motif que les cinq frères aînés de Joséphine ne sont pas encore mariés, elle épouse en 1908, à Argenteuil, Léon Leray, conducteur de locomotive. Le couple s'installe dans la région parisienne, et elle y travaille plusieurs années comme domestique[3].
Joséphine Pencalet, veuve en 1919, revient à Douarnenez avec ses deux enfants nés en 1910 et 1918. Elle rentre alors comme ouvrière chez Chancerelle[4],[N 1]. Mais les salaires sont très bas. Joséphine Pencalet, participe au mouvement de grève des Penn Sardin[5] entre et , réclamant notamment une augmentation de salaire. Elle est secrétaire-adjointe du bureau du Syndicat des Métaux de Douarnenez, affilié à la Confédération générale du travail unitaire[6].
Lors des élections municipales de 1925, le Parti communiste français, après une directive de Moscou, présente plusieurs candidates, alors que les femmes ne sont en droit ni électrices ni éligibles[7]. Mais faute de précision dans la loi électorale, des femmes peuvent être inscrites sur les listes électorales, dont la validité n'est vérifiée qu'après l'élection[5]. Elle est placée dans les premières positions sur la liste[5],[4] du maire communiste sortant Daniel Le Flanchec[N 2]. Elle n'est cependant pas membre du parti. Le , Joséphine Pencalet est, avec 1 283 voix, élue conseillère municipale au premier tour, comme 25 des 27 candidats de la liste (dont Charles Tillon)[8]. Elle devient ainsi l'une des sept premières femmes élues dans un conseil municipal français[N 3],[6].
Membre de la commission d'hygiène et de la commission scolaire, Joséphine Pencalet participe aux cinq séances du conseil municipal pendant près de six mois[9]. Mais en , le Conseil d'État invalide son élection au motif qu'elle est une femme, sans droit de vote, et qu'« aucune disposition ne déclare les femmes éligibles aux élections municipales »[7]. Cette décision ne suscite aucune réaction de la part du Parti communiste qui avait pourtant fortement médiatisé sa candidature et son élection.
Joséphine Pencalet revient à sa vie d'ouvrière anonyme, avec ses proches, elle conserve « ses convictions politiques et sociales mais pleine d'amertume pour ce système qui finalement l'a utilisée »[10]. Jusqu’à sa mort en 1972, elle ne votera plus[6].
Mémoire
[modifier | modifier le code]La journaliste Anne Gouérou a réalisé un documentaire visuel concernant Joséphine Pencalet[11].
Des rues sont nommées en son honneur à Douarnenez, Quimper, Pluguffan, et Brest[12], ainsi qu'une avenue à Nantes[13]. Un amphithéâtre de l'université Rennes 2 est renommé en son honneur en 2019[14].
La chaloupe sardinière Joséphine est baptisée ainsi en son honneur en 2022[15].
Bibliographie
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- Ressource relative à la vie publique :
- Fanny Bugnon, L’Élection interdite : Itinéraire de Joséphine Pencalet, ouvrière bretonne (1886-1972), Le Seuil, , 288 p. (ISBN 9782021563221)
- Fanny Bugnon (historienne, Centre Émile-Durkheim, Sciences Po Bordeaux), « De l'usine au Conseil d'État. L'élection de Joséphine Pencalet à Douarnenez (1925) », Vingtième Siècle. Revue d'histoire, 2015/1 (n° 125), p. 32-44.
- Le Maitron : Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier et du mouvement social [16].
- Fanny Bugnon, « Joséphine Pencalet, conseillère municipale », Mémoire de la Ville, no 38, , p. 23-25 (ISSN 0759-0210)
Filmographie
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Les usines de conserverie de sardines s'implantent à Douarnenez dès le milieu du XIXe siècle. Chancerelle est la plus ancienne, elle fut fondée en 1853.
- En 1921, Douarnenez devient la seconde municipalité communiste de France avec l'élection de Sébastien Velly (après celle de Saint-Junien en Haute-Vienne). Le communiste Daniel Le Flanchec lui succède en 1924 jusqu'en 1940
- . En effet le Parti communiste avait présenté en 1925 une dizaine de candidates, essentiellement en région parisienne
Références
[modifier | modifier le code]- Archives départementales du Finistère, commune de Douarnenez, année 1886, acte de naissance no 264, avec mention marginale de décès
- Fanny Bugnon, L’Élection interdite : Itinéraire de Joséphine Pencalet, ouvrière bretonne (1886-1972), Le Seuil, , p. 37-41
- Fanny Bugnon, L’Élection interdite : Itinéraire de Joséphine Pencalet, ouvrière bretonne (1886-1972), Le Seuil, , p. 81-94
- Jean-Laurent Bras, « Joséphine la Penn sardin, première élue de France », Ouest-France, (lire en ligne, consulté le )
- Yannick Pia, « Joséphine Pencalet, des sardines à la politique », sur Libération,
- Fiona Moghaddam, « En 1945, les premières femmes élues maires en France », sur France Culture, (consulté le )
- Fanny Bugnon, « De l’usine au Conseil d’État : L’élection de Joséphine Pencalet à Douarnenez (1925) », Vingtième Siècle. Revue d'histoire, vol. 2015/1, no 125, , p. 32-44 (lire en ligne)
- Fanny Bugnon, « « Joséphine Pencalet, une Penn sardin à la Mairie », dans Arlette Gautier et Yvonne Guichard-Claudic (dir.), Bretonnes, Presses universitaires de Rennes, à paraître. », sur academia.edu (consulté le )
- Jean-Luc Cochennec, « Finistère. Joséphine Pencalet, première élue bretonne », sur ouest-france.fr, .
- « Pionnière et bâtisseuse », sur breizhfemmes.fr, (consulté le )
- Anne Gouérou, « Aux urnes universelles I - Joséphine Pencalet, une pionnière », sur bed.bzh (consulté le )
- « Une rue pour la première femme élue de France ! », Ouest-France, (lire en ligne, consulté le )
- « Répertoire des rues de Nantes - Rattachement aux périmètres scolaires », sur nantes.fr (consulté le )
- « Joséphine Pencalet, 1re Bretonne élue… avant d’en avoir le droit ! », Ouest-france, (lire en ligne, consulté le )
- « Douarnenez - Fêtes maritimes de Douarnenez : le canot Joséphine baptisé [Vidéo] », Le Télégramme, (lire en ligne, consulté le )
- PENCALET Joséphine (veuve LE RAY) Le Maitron
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Ressource relative à la vie publique :
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